«Ceux et celles qui restent»: Réflexions théoriques à partir du cas de l’émigration sénégalaise vers l’Europe
Nathalie Mondain , Alioune Diagne
Une des difficultés dans l’analyse des processus migratoires réside dans le fait que l’on peine à expliquer le phénomène dans sa globalité, la complexité de celui-ci expliquant en grande partie cette situation. Ceci est particulièrement vrai dans le cadre des migrations Sud-Nord, notamment en provenance d’Afrique sub-saharienne, surtout appréhendées à travers le modèle push-pull, économiste, néolibéral et facile à appliquer à la plupart des situations. Aussi, de plus en plus d’auteurs insistent sur l’importance de trouver des approches alternatives à ce raisonnement classique. Cette communication tente de rendre compte du sort des hommes et des femmes qui n’optent pas pour la migration internationale et vivent dans des communautés fortement marquées par la migration des hommes. Plus précisément, nous nous proposons, afin de tenir compte de la complexité du phénomène, d’appréhender celui-ci du point de vue du contexte socioculturel dans lequel ces départs s’effectuent. Pour ce faire, à partir d’une étude de cas réalisée dans une petite ville du Nord Ouest du Sénégal, nous tenterons de comprendre et d’expliquer pourquoi dans cette communauté certains restent alors que d’autres partent. L’objectif à terme est de fournir un autre regard sur la relation entre migration et développement en général et local, en particulier.