L’échange international et migrations internationales: soubassements théoriques et enseignements de l’analyse descriptive et d’applications économétriques
Rachid Chaabita
Pour comprendre la façon dont s’est opérée le lien entre économie et migration, il faut retourner aux années 1980, quand les pays qui avaient engagé des personnes étrangers ou des ressortissants de leurs anciennes colonies décident de réduire les flux migratoires, ceci, notamment, en raison, d’une part de la difficulté et la problématique de géreret d’absorber la main d’œuvre émigrée dans l’ensemble des pays d’accueil, d’autre part de la prolifération des émigrants clandestins provenant des pays du sud de la Méditerranée. Dans cette perspective les pays d’accueil pourront, soit, de portée immédiate, renforcer et améliorer leurs mesures de contrôle des entrées ; soit, réduire les migrations par l’octroi d’aide au développement des pays de départ. En effet cet article s’inscrit dans une réflexion générale sur le lien entre migration sud-nord et commerce, d’une part, et investissement étranger d’autre part. En effet, savoir si la libéralisation du commerce entraîne une hausse ou une baisse de l’émigration est déterminante pour la conception de nouvelles politiques commerciales et migratoires par les pays concernés. Pour comprendre les interactions entre ces variables, plusieurs modèles économétriques ont été établis pour analyser empiriquement l’existence ou l’absence d’une relation de complémentarité ou de substitution entre ces variables, en étudiant le cas de l’émigration des Marocains en Europe, suite aux soubassements théoriques consacrés à l’interaction entre commerce, aide au développement et migration internationale, sans négliger le rôle que peuvent jouer les transferts de fonds dans le maintien de cette migration.